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Teatro Victoria Eugenia. San Sebastián. 16-V-2025. Chorégraphie : Thierry Malandain. Musique : Frédéric Chopin, Joué sur scène au piano par Thomas Valverde pour Nocturnes ; Camille Saint-Saens pour Minuit et demi. Décor et costumes : Jorge Gallardo . Réalisation costumes : Véronique Murat, Charlotte Margnoux. Conception lumières : Jean-Claude Asquié pour Nocturne ; François Menou pour Minuit et demi. Danseurs du CCN Malandain Ballet Biarritz.
La nouvelle création de Thierry Malandain, Minuit et demi ou le cœur généreux, séduit par son élégance et sa créativité. Avec une grande cohérence, le chorégraphe a offert au public du théâtre Victoria Eugenia de San Sebastian avec lequel la ville et le CCN Malandain Ballet Biarritz viennent de renouveler une convention d'objectifs, une création d'un grand niveau.
Pour cette soirée exceptionnelle au Pays basque espagnol, 19 danseurs et danseuses du Malandain Ballet Biarritz tout juste rentré d'une grande tournée aux États-Unis, ont tout d'abord proposé une reprise de Nocturnes, un ballet créé en 2014 à San Sebastian, dans le cadre du projet Ballet T, pour Transfrontalier. La musique de Frédéric Chopin est interprétée au piano par Thomas Valverde sur le plateau sans décor. La chorégraphie de Thierry Malandain, très élégante, n'a pas pris une ride. Les duos se font suite et la scène est régulièrement traversée par le reste de la troupe, apportant dynamisme et mystère à cette pièce romantique. Les ensembles et les danses en miroir permettent de mettre en valeur le talent de plusieurs danseurs. Les mouvements d'ensembles, les lignes qui se croisent créent une sorte d'illusion d'optique très intéressante.
Proposée ensuite, la nouvelle création du très respecté directeur du Centre chorégraphique national de Biarritz, en poste depuis 1998 et qui quittera ses fonctions fin 2026, était très attendue à San Sebastian. Minuit et demi ou le cœur généreux ne déroge pas à la règle d'exigence de Thierry Malandain, profondément attaché à la danse académique d'où il vient, et qu'il sait transcender en y apportant une modernité feutrée de bon aloi. Ici pas d'ostentation mais de l'élégance toujours. Les arabesques côtoient des pieds flexés, les tombées au sol s'enchaînent et font échos aux Nocturnes, tandis que des glissés en grands écarts et les passages au sol apportent de la modernité aux codes de la danse académique parfaitement maîtrisés par les vingt danseurs au plateau.
Le ballet se déroule devant un fond de scène bleu ciel qui vire doucement au gris. À plusieurs reprises, un danseur vêtu d'une cape à très longue traîne traverse la scène, laissant derrière lui un danseur au sol caché jusque là sous ce long tissu, et qui vient rejoindre le groupe. À la très célèbre Danse Macabre qui ouvre cette création succèdent le Coucou au fond des bois et Volière tirés du Carnaval des animaux, mais aussi des mélodies inédites pour orchestre (et pour certaines chantées ) de Camille Saint-Saëns. Profondément nostalgique et romantique, ce ballet met à l'honneur les 20 danseurs du Malandain ballet Biarritz, qui commencent vêtus d'un long manteau noir laissant petit à petit entrevoir une doublure bleu ciel. Ces costumes signés Jorge Gallardo donnent du mouvement et de l'éclat à cette composition sombre par moments, dans laquelle les danseurs finissent en juste-au-corps couleur chair, comme dépouillés de tout artifice.
Un ballet intemporel et d'une grande justesse, dont la mélancolie s'accorde parfaitement à la musique et à l'actualité de la compagnie, en attente du nom de son nouveau directeur, qui devrait être révélé en juillet prochain.
A noter : La convention signée entre la maire de Biarritz et le Malandain Ballet Biarritz d'une part, le Teatro Victoria Eugenia de Donostia/San Sebastian et son maire de l'autre prévoit le renouvellement pour trois ans d'une convention d'objectifs qui vise à poursuivre l'essor de l'art chorégraphique sur le territoire basque des deux pays, notamment par l'intermédiaire du Ballet T (T comme transfrontalier). Il prévoit la création d'un répertoire commun aux deux villes, le déploiement d'un programme de sensibilisation et de médiation, ainsi que le rayonnement du Pays basque dans la grande région comme à l'international. La création d'un nouveau dispositif nommé Larrun visant à coopérer pour l'accueil, la résidence et la programmation d'une ou plusieurs compagnies issues du Pays Basque et d'ailleurs figure également dans l'accord de convention.
Crédit photographique : © Stéphane Bellocq, Olivier Houeix
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