Pour Strauss et Mahler : Diana Damrau et Jonas Kaufmann
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Luxembourg. Grand Auditorium de la Philharmonie. 16-VI-2025. Richard Strauss (1864-1949) : « Zueignung », « Nichts », « Die Nacht », « Die Georgine », « Geduld », « Die Verschwiegenen », « Die Zeitlose », « Wer hat’s getan? », « Allerseelen », « Liebeshymnus », « Schlagende Herzen », « Ich trage meine Minne », « Einerlei », « Nachtgang », « Freundliche Vision », « Ich liebe », « Wie sollten wir geheim sie halten », « Leises Lied », « Wozu noch, Mädchen, soll es frommen », « Breit’ über mein Haupt », « Ich schwebe wie auf Engelsschwingen », « Heimliche Aufforderung », « Ruhe, meine Seele », « Morgen », « Cäcilie ». Gustav Mahler (1860-1911) : « Rheinlegendchen », « Um schlimme Kinder artig zu machen », « Wer hat dies Liedlein erdacht? », « Ablösung im Sommer », « Es sungen drei Engel einen süssen Gesang », « Ich atmet’ einen linden Duft », « Liebst Du um Schönheit », « Blicke mir nicht in die Lieder! », « Ich bin der Welt abhanden gekommen ». Avec : Diana Damrau, soprano ; Jonas Kaufmann, ténor ; Helmut Deutsch, piano
Magnifique Liederabend dans le Grand Auditorium de la Philharmonie de Luxembourg. Simplicité et raffinement, puissance et délicatesse sont les maîtres mots de la soirée.
Après Hugo Wolf, après Brahms et Schumann, c'est à un programme Strauss et Mahler que s'attaque aujourd'hui le duo Diana Damrau / Jonas Kaufmann. Richard Strauss, auquel est consacrée toute la première partie ainsi qu'une bonne part de la seconde, se taille clairement la part du lion. Les lieder sont choisis avec flair, intelligence et cohérence, de manière à créer un dialogue amoureux entre deux personnages qui, d'un morceau à l'autre, s'interpellent et se répondent, avancent et reculent dans leur flirt et leur badinage, exprimant tour à tour leurs troubles, leurs craintes et leurs joies. Les surtitres en allemand et en français permettent de suivre l'arc narratif qui se dessine sous les yeux du spectateur.
Pour Mahler, chacun des deux chanteurs est seul sur le plateau. À Diana Damrau reviennent les extraits du Knaben Wunderhorn et des Lieder und Gesänge aus der Jugendzeit, à Kaufmann quatre des plus beaux Rückert-Lieder. La première excelle dans la narration de ces petits contes populaires, auxquels elle donne charme, clarté et simplicité ; le deuxième captive l'auditoire par la douce intériorité véhiculée par ses pianissimi tout en donnant libre cours à son immense instrument. Pour les lieder de Strauss faisant appel à la puissance vocale et aux aigus triomphants, c'est également notre Heldentenor qui est sollicité : « Zueignung », « Heimliche Aufforderung » et « Cäcilie » semblent lui revenir de droit. La dentelle vocale, les aigus suspendus dans les airs, les longues phrases legato tenues pianissimo, c'est pour notre soprano. Diana Damrau arrête littéralement le cours du temps dans des « Allerseelen », « Freundliche Vision », « Leises Lied » et « Morgen » d'anthologie. Elle n'en est pas moins mutine ou brillante dans « Einerlei » et « Schlagende Herzen ».
De façon générale, c'est à un festival de beauté et d'intelligence vocales qu'est convié le public, comblé par la fine musicalité des deux interprètes, la richesse de leur palette de couleurs et la délicatesse de leurs phrasés. Helmut Deutsch, au piano, est bien évidemment le complice idéal de cet exquis mélange de simplicité et de raffinement porté par deux chanteurs capables de tenir un programme de plus de deux heures interprété par cœur tout au long de la soirée. Trois bis viennent conclure cette superbe rencontre, fortement plébiscitée par un public enthousiaste : le duo « Trost im Unglück » extrait du Knaben Wunderhorn, le célèbre duo « Das eine kann ich nicht verzeihen » de l'opérette de Johann Strauss Wiener Blut ainsi que la chanson populaire « Spring Wind » d'Erich H. Thiman. Belle soirée pleine de finesse, d'humour et de panache avant le même programme donné lundi prochain à la Philharmonie de Paris.
Crédit photographique : Diana Damrau © Philharmonie Luxembourg / Sébastien Grébille
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Luxembourg. Grand Auditorium de la Philharmonie. 16-VI-2025. Richard Strauss (1864-1949) : « Zueignung », « Nichts », « Die Nacht », « Die Georgine », « Geduld », « Die Verschwiegenen », « Die Zeitlose », « Wer hat’s getan? », « Allerseelen », « Liebeshymnus », « Schlagende Herzen », « Ich trage meine Minne », « Einerlei », « Nachtgang », « Freundliche Vision », « Ich liebe », « Wie sollten wir geheim sie halten », « Leises Lied », « Wozu noch, Mädchen, soll es frommen », « Breit’ über mein Haupt », « Ich schwebe wie auf Engelsschwingen », « Heimliche Aufforderung », « Ruhe, meine Seele », « Morgen », « Cäcilie ». Gustav Mahler (1860-1911) : « Rheinlegendchen », « Um schlimme Kinder artig zu machen », « Wer hat dies Liedlein erdacht? », « Ablösung im Sommer », « Es sungen drei Engel einen süssen Gesang », « Ich atmet’ einen linden Duft », « Liebst Du um Schönheit », « Blicke mir nicht in die Lieder! », « Ich bin der Welt abhanden gekommen ». Avec : Diana Damrau, soprano ; Jonas Kaufmann, ténor ; Helmut Deutsch, piano